Sur le quai du port de plaisance, au milieu des cafés, le visiteur découvre l’Espace d’art contemporain. Entré dans la galerie, il en mesure le silence, la vaste hauteur et l’harmonie de ses proportions carrées.
Une sorte de temple laïque. Les œuvres – comme les artistes – se sentent accueillis dans cet espace. Le lieu se prête à la présentation des sculptures. L’air doit circuler, et nous-mêmes, autour des sculptures en acier de Jean-Patrice Rozand. La lumière révèle les contrastes de leurs constructions géométriques. Il faut en faire le tour : leur relief est en creux, la face arrière d’une sculpture nous dira autre chose, les côtés d’abord cachés n’auront pas moins d’importance, les vides comme les pleins, les pointes audacieuses comme les surfaces. Fermées, ouvertes, pliées, dépliées…, la lumière et l’ombre jouent de l’exactitude des structures mais, avec la patine, la couleur habite ces œuvres.
La couleur est à sa plénitude dans les pliages d’Hanns Schimansky. La sobriété, l’économie, on pourrait dire l’humilité, des moyens sont la marque de ces grands artistes qui jouent (jusqu’à l’humour) avec des vides lumineux, avec des intervalles entre les formes, autant qu’avec les formes elles-mêmes. La géométrie est pourtant là, avec pli et quadrillage, et, chose presque incroyable dans la planéité de la surface, un dialogue s’invite entre l’intérieur et l’extérieur, l’ouvert et le caché…
Actuellement l’œuvre d’Anna Mark fait l’objet d’une grande reconnaissance en Hongrie et en France. Nous avons la chance d’exposer à Royan neuf gouaches datées de 1990, sur papier de format 120 x 80 cm. Elles composent un ensemble imposant, rythmé d’équilibres inédits. Du noir au brun-rouge et au gris-bleu, ces hautes verticales répondent à la couleur des patines, à la partition des pliages. Un chœur majestueux et libre.